Quatorze heure approche, le départ pour le camp famille devient imminent, les animateurs se pressent encore pour vérifier les derniers détails avant de partir. Clément nous dit, ”je m’en vais chercher la première famille, il est l’heure”. Il nous précède à la barre Albert Thomas à leur domicile . La joie se lie dans les yeux de toute la famille et même dans ceux des volontaires parce que nous sortons du quartier pour aller ailleurs, en montagne. La voiture a démarré. En route pour Miribel les Echelles, une maison prêtée par une famille amie du Rocher.
Le camp famille dure cinq jours. On est arrivé. Gaïd,ses enfants et Blandine nous y attendent déjà. Tous les enfants quittent la maison et courent vers la voiture pour nous accueillir. Les cris de Foucault retentissent. Youssef et sa sœur Myriam, depuis la voiture émettent des cris de joie. Les femmes vont emménager la cuisine et les enfants s’entassent dans la cour devant la balançoire, le toboggan pour jouer, et à leur côté Divin, Marc et Lancelot. A dix sept heure, une autre voiture arrive, et à l’intérieur la deuxième famille , Valentine et Magali, tout le monde est là sauf les pères de familles qui doivent arriver pour le week-end. Avant le dîner, Blandine rassemble tout le monde pour communiquer le programme hebdomadaire.
Le programme décrit une matinée animée par les ateliers divers pour les enfants. Tous les enfants ensemble, cela conforte leur lien mutuel. Foucault se plaît aux côtés de Youssef, Myriam de Colombe, Shaed de Sara… Le midi, repas tous ensemble . Toutes les mamans essaient de s’occuper de tous les enfants. Ce qui manifeste une sorte de complémentarité dans l’éducation des enfants. Les enfants participent au rangement, au nettoyage après manger. Après repas s’ensuit un temps calme obligatoire pour tous.
Un après midi, jeu collectif entre animateurs et enfants. Les femmes échangent entre elles et font parfois des randonnées. Une certaine complicité naît entre elles, on a parfois l’impression de voir des sœurs ensembles. Une fois dans la semaine un grand jeu est organisé. Les équipes se constituent. Le but est de récupérer les foulards dans les équipes adverses. Chaque équipe avec un leader : Sara pour l’une et Shaed pour l’autre. Shaed nous dit ” il faut mettre en place une stratégie”.
Un autre jour, visite à la ferme. Tous les enfants se pressent de dire : ”on veut voir la traite des vaches”, on fait une randonnée jusqu’à la ferme. Le chemin est parsemé d’un brouillard, une vigilance aiguë, main dans la main, on avance. Le fermier nous donne la possibilité de traire les vaches. ”Que c’est beau” retentit d’un coup. Retour à la maison encore en randonnée avec une belle vue du paysage français. Un autre soir, cinéma pour les enfants et dîner restaurant pour les parents. Le week-end approche, Sid l’époux d’Ibtissem est arrivé. Tous les parents bien habillés, bien maquillés vont à leur dîner parent. C’est une expérience particulière car ils peuvent discuter paisiblement entre eux. Samedi, une troisième famille nous rejoint pour la journée. Les jeux, les repas… enfin l’ambiance générale leur donne envie de rester jusqu’au lendemain mais ”ce n’est pas possible” dit Laetitia à son fils Conor. Un jeu pour les familles est organisé. Les familles se regroupent entre elles autour de cela. Chose quelque peu difficile à réaliser dans le quartier en raison parfois du travail des parents et de l’école pour les enfants. On en profite.
C’est le dernier jour, demain nous partirons, les enfants disent ”c’est passé trop vite”. Dimanche est arrivé, nous devons tous procéder au rangement avant le départ. Tout le monde s’investit. Le travail avance et la maison redevient étincelante. Quatorze heures, les volontaires partent en formation à Nîmes et les familles retournent à Mistral. La fatigue se dégage dans les yeux de tous mais on peut supposer que cette fatigue est pour une bonne cause. Nous avons passé de belles vacances en famille hors du quartier.