Une petite peuplade des Mureaux s’est envolée quelques jours jusqu’à Briançon pour y vivre un stage inoubliable d’initiation à la vie montagnarde. Grande première cette année puisque selon le désir de l’association 824000 et pour notre plus grande joie l’équipée était majoritairement féminine. Revendiquant le quartier des “Musiciens” aux Mureaux, ces jeunes-femmes de 20-22 ans croisaient fréquemment Blanche qui y habite. Quant à Demba et Victor, personne n’ignore qu’ils forment un duo inséparable à la “Vigne Blanche”. A ce joyeux petit groupe se sont joint 3 braves gaillards du 1Paris accompagnés de Rodrigue
Mardi 26 avril Après avoir fait rêver le petit groupe pendant plusieurs semaines autour des images des sommets qu’on peut trouver sur le site de 824000, le jour du grand départ arrive enfin ! Le Renault-trafic est chargé, surchargé, nous prenons la route. Qu’il est long le chemin jusqu’à Briançon. Enfermés ensemble dans la voiture pendant 9h au rythme de « Chérie t’es un missile laisse moi te piloter » ou Vivaldi, le groupe vit de vrais moment de complicité.
Mercredi 27 avril Premier réveil enthousiaste au Puy Saint André. Nous partons nous équiper. Vive Gérard et sa souplesse, chacun essaye trois pantalons, cinq bonnets, gants, lunettes longes, mousquetons … nous sommes parés pour affronter la montagne. Jean-Yves et Gérard (l’autre) peuvent enfin nous embarquer pour l’escalade. Les filles ne sont pas rassurées mais rapidement les deux plus téméraires se lancent, le reste suit. Les jeunes apprennent à se faire confiance en s’assurant mutuellement. La journée se termine par la visite de la forteresse Vauban à Briançon. Il faut s’armer de patience pour motiver le groupe qui une fois sur place reconnait que c’est quand même « assez dard ». Ce soir les filles cuisinent les tagliatelles au saumon, les garçons mettent la table.
Jeudi 28 avril En route pour la Via-Ferrata dans la vallée. Les premières sensations sur les parois ne sont pas des plus agréables pour elles « Vous êtes tous des maboules de nous emmener là, je dois me marier et avoir des enfants moi…. ! » La fierté se lit sur les visages à l’arrivée. Qu’elle joie de les entendre rire aux éclats, se raconter leurs exploits ! Ce soir nous grimpons jusqu’au refuge. Le diner autour de la tartiflette est très chaleureux. « Le feu est allumé aujourd’hui … », reprennent en cœur les apprentis alpinistes autour d’un verre de champagne tiré du sac à dos !
Vendredi 29 avril Le réveil est un combat encore ce matin. Les filles ne sont pas habituées à ce type d’expériences qui les oblige au dépassement. Nous scindons le groupe en deux : les garçons et Aminata partent devant avec un objectif plus audacieux. Ils sont accompagnés par Hugues, Rodrigue et Victor. Le reste du groupe finit tout de même par se mettre en route, à l’assaut de la montagne qui l’entoure. Un pied devant l’autre, on fait diversion avec les piolets, les petites anecdotes de Gérard, les bouquetins ou les blagues des filles. Nous arrivons tant bien que mal jusqu’à … la neige ! C’est une belle expérience pour chacune d’elles, les glissades sur les névés pour redescendre au Refuge sont l’occasion de bons éclats de rire. Nos jeunes expriment avec excitation la satisfaction d’avoir réussi à fournir tant d’efforts. « Jamais j’avais fait ça » Le paysage est aussi largement apprécié « Je veux m’en souvenir toute ma vie ». Aminata quant à elle a suivi le groupe des gars jusqu’au col. Elle est applaudie à son retour au refuge et raconte son ascension avec des étoiles dans les yeux. Avant de rentrer à la Quimpina les deux groupes se retrouvent autour d’une glace pour partager leur expérience. Victoire !
Samedi 30 avril La dernière activité de la semaine nous attend aujourd’hui et pas des moindres : c’est la célèbre Via Ferrata au dessus de la Durance ! Ce matin Aminata et Habby, légèrement alitées, ne nous suivront pas, elles nous attendent au départ. Aujourd’hui encore le dépassement est au rendez-vous, nous voilà dans le vide, encordés les uns aux autres. L’individualisme n’est pas de la partie, il en va de notre survie, « tous solidaires » 😉 Michel, devant Djénab l’encourage « Tu fais comme moi tu improvises ! C’est bien ! » « Bilel c’est un bon gars, il m’a donné des conseils, ça m’a vraiment aidé » observe Mariata à l’arrivée.
Le restaurant ce soir termine notre séjour en beauté. C’est une vraie joie de retrouver tous les membres de 824000 qui nous ont accompagnés cette semaine. Les filles qui pensaient que « dans les restaurant de Babtou ya jamais assez à manger » se régalent avec leur salade Caesar et leur très copieux burger maison. Elles sont impressionnées et honorées d’être invitées ici : « ça nous arrivera pas souvent d’être dans un endroit comme ça, il faut s’en souvenir ! » L’ambiance est propice aux belles confidences et aux récits de vie. Bengali quant à lui est fier comme tout de partager ses exploits montagnards. Enchanté par sa « mise au vert » ici, il nous confie qu’il ne veut pas rentrer au quartier « Je vais me trouver une femme de la montagne et je vais rester ici. »
B.A