En ce jeudi matin de décembre, voilà le fier groupe des Aspirants de Sainte Musse et de La Beaucaire parti pour Garéoult, à une trentaine de kilomètres au nord de Toulon. Au programme pour ces collégiens : prendre une grande bouffée d’air en troquant l’asphalte, les chats errants faméliques et les odeurs illicites de la cité contre une bonne couche de boue toute fraîche, des brebis en pleine forme et des effluves de thym et de romarin. Au-delà de ce dépaysement, l’idée est d’aider les jeunes à construire un projet d’avenir en allant à la rencontre de professionnels de l’agriculture.
La première rencontre de notre journée se nomme François : forestier de métier, celui-ci nous fait visiter le potager bio qu’il a créé avec des amis dans le but d’alimenter une épicerie solidaire. Après une explication sur les techniques de culture hors sol (sans terre, en créant un support avec les cartons et des copeaux de bois), c’est à qui devinera le plus rapidement le nom des plantes : ou comment reconnaître un oignon d’un poireau au premier coup d’œil…
Mis en appétit par la fréquentation de tant de légumes, nous partons ensuite pique-niquer en plein soleil. Devant les oliviers et les vignes s’étendant à perte de vue, Ylhame, pragmatique, s’enquiert du coût d’une si belle ” propriété “, mais ne cache pas pour autant son émerveillement : ” ça donne tellement envie de venir habiter ici, c’est magnifique ! “.
Une fois nos forces refaites, nous voilà repartis pour une heure de marche afin de retrouver Franck, qui doit nous faire visiter sa bergerie. Si certains traînent des pieds au début, après quelques montées bien abruptes des complicités sont nées entre les jeunes des deux quartiers : ” finalement ils sont sympas à Sainte Musse ! ” lance Aboubakar le beaucairien sous le regard approbateur de Djibril, honoré de cette estime ! Ylhame quant à elle déclarera que le moment de la journée qu’elle aura préféré est celui où elle s’est perdue dans les bois avec Naomi…
Une heure trois quart plus tard…nous retrouvons enfin Franck, juste à temps pour le voir rentrer son troupeau dans la bergerie. La carrure de son chien impose soudainement le silence aux troupes : ” Pas de gestes brusques ! ” prévient Franck : ” S’il sent que le troupeau est menacé, il peut vous arracher un bras d’un seul coup de patte… “. L’éleveur nous explique ensuite comment il prend soin de ses bêtes, qu’il élève avec un grand respect : ” je connais mes brebis et mes brebis me connaissent “, glisse-t-il en guise de conclusion. Nos jeunes seraient bien restés donner du foin aux animaux toute la nuit, mais l’heure de la dégustation a sonné ! Deuaa et Zina, après s’être régalées de fromages bien crémeux, décident même de se cotiser pour faire goûter à leurs familles un peu de la saveur de cette sortie mémorable… ” Quand est-ce qu’on fait un camp avec les Aspirants ? ” demande alors Ylhame, impatiente !