En mission dans les quartiers sensibles.

Témoignage de Faustine, volontaire en Service civique à Grenoble

25 Oct

Témoignage de Faustine, volontaire en Service civique à Grenoble

Témoignage réalisé par la  Responsable Implication des Salariés de la Fondation Somfy, qui aide à collecter des fonds pour le projet d’installation du local de l’antenne de Grenoble.

Lien vers le projet : https://bit.ly/2VAWyTi

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  • 3 choses à savoir sur Faustine

Faustine est l’avant dernière d’une famille de 7 enfants et est originaire de Paris. Etudiante en médecine, son service civique se situe entre la 3ème et 4ème année, elle aimerait beaucoup devenir gynécologue obstétricienne. Faustine est spontanée, elle ne se pose pas 1000 questions, elle aime l’aventure et les choses nouvelles. Elle est en Service civique pour l’association Le Rocher.

  • C’est quoi un service civique ?

Le service civique est une possibilité offerte aux jeunes qui ont entre 16 et 25 ans, de s’engager pendant un an pour servir une cause. C’est un engagement pour travailler un certain nombre d’heures pour un projet en échange d’une rémunération de l’état pour pouvoir se consacrer à la mission

  • Comment as-tu connu Le Rocher ?

Faustine avait entendu parlé du Rocher il y a une dizaine d’années en arrière. Le Rocher est une œuvre Catholique, a but laïque. C’est lors d’un forum pour les jeunes qu’elle a entendu des témoignages de jeunes du Rocher. Elle avait alors été séduite par le projet. Cette année Faustine s’est posé la question. Elle voulait faire une pause dans ses études de médecine, voir et découvrir autre chose ailleurs que le Paris qu’elle connait depuis toujours.

  • qu’est ce qui t’a plu dans cette association ?

Faustine a toujours été naturellement dans des environnements où en priorité il fallait être efficace, avoir du rendement, travailler et avoir des résultats. Elle a été attirée par cette association où elle a senti que c’était autre chose qui se vivait, juste à travers la rencontre. « Juste apprendre à aimer l’autre tel qu’il est, sans besoin de retour sur investissement, juste cheminer avec l’autre. Les Services civiques habitent dans la cité, vivent le quotidien des familles, partage des problèmes, des bruits, de la violence, mais aussi des belles choses. Chacun apporte ce qu’il est, on est très vite intégré et accueilli les bras grands ouverts. »

  • En quoi consiste ton engagement auprès du Rocher ?

Faustine fait partie intégrante d’une équipe composée de salariés, de bénévoles, de Services civiques. A ce titre, elle participe à toutes les activités implantées au Rocher : accompagnement à la scolarité, animations de rue, café des femmes, visites à domicile, café de rue, tours de rue le soir, des sorties pour les familles, des week-end missions où des activités sont organisées pour les familles, les ados ou les grands jeunes. Toutes ces activités ont pour objectif de casser les images préconçues, d’aller au-delà du jugement et finalement découvrir qu’on arrive à ouvrir de belles relations.

  • Qu’est ce que tu aimes dans ta vie de service civique pour le rocher ?

Faustine souligne immédiatement la rapidité et la facilité avec laquelle se crée le lien. C’est ce lien et la profondeur des relations qui se construisent qu’elle aime.  « Ces relations sont vraies et simples, elles font du bien ». « Chaque personne se montre telle qu’elle est, ce qui est vraiment très agréable. » Faustine a la sensation de retrouver des joies simples, de se réjouir de nouveau pour des choses qui peuvent paraitre ordinaires et cela la rend profondément heureuse.
Le Rocher offre une vie de quartier où tout le monde se connait, où on prend le temps d’être disponible à l’autre. Les gens sont heureux qu’on pense à eux. C’est une belle leçon de vie que d’avoir cette ouverture d’esprit à l’autre.

  • Qu’est ce qui peut être difficile pour toi parfois ?

« La souffrance »
Les personnes se confient rapidement quand on se montre à l’écoute. Parfois on se sent un peu démuni face à cette souffrance, on peut être confronté à des situations difficiles et se sentir impuissant. « On s’accroche alors à ce que l’on peut apporter : un petit havre de paix et beaucoup d’amour. »

  • Peux tu nous parler de quelque chose qui t’a marqué depuis que tu es volontaire au Rocher ?

Faustine nous confie une anecdote pleine de sens pour elle. Lors d’une visite à domicile, elle a rencontré une personne très proche et très attachée à l’association. Cette personne vit seule est porteuse d’un handicap et avait simplement envie de se couper les cheveux. Faustine lui a proposé de le faire, il était tellement heureux ! A la fin de la séance il se sentait bien et beau ! « Avec rien on arrive à rendre le sourire et à éclairer la journée de quelqu’un. Au Rocher, on reçoit 1000 fois plus que ce que l’on apporte aux gens. »

  • Quelle est la suite pour toi, après le Rocher ?

Faustine reprendra ses études à la fin de son engagement auprès du Rocher, à son retour, 3 ans d’externat avant le concours de l’internat et ensuite en fonction de la spécialité, minimum 4 ans, au total encore 4 ans d’études. Le temps au Rocher aura été un temps « ressource » pour la suite de son parcours.
Faustine avait fait un stage en réanimation avant son départ et elle avait été étonnée par le fait que certains médecins avec la routine peuvent perdre leur empathie. Elle souligne que pendant les études on est sur-formé techniquement mais pas du tout formé à avoir de l’empathie pour les patients. Pour que ce soit durable, l’empathie doit être travaillée et c’est pourquoi elle a pris son engagement d’ une année « pour éduquer son regard et apprendre à poser un regard bon sur la personne qui lui est présenté. »

  • Pourquoi encouragerais-tu les donateurs à donner pour le projet du local de la tour du Mistral ?

Ce projet pour le Rocher est concret : c’est donner de l’argent pour permettre à une association qui apporte de l’espoir à d’autres de construire un petit havre de paix au milieu de la misère, de la souffrance et de la violence.

  • Le « mot de la fin »

Faustine souhaite livrer un message d’espoir – « je trouve ça beau de voir comment avec peu de moyens et peu d’effectif, au milieu d’une grande misère on peut apporter une petite oasis de joie. On peut avoir tendance à se dire que ce sont des lieux de violences ou les gens sont renfermés, quand on ne connait pas ces cités, alors qu’en fait, les habitants du quartier sont heureux d’accueillir le Rocher, les bénévoles, de sortir de la cité. C’est beau et plein d’espérance »

 

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