Grâce à la fondation Bettencourt-Schueller, Le Rocher a bénéficié d’une mission d’audit et de conseil de la part du cabinet Kimso. Objectif : aider Le Rocher à mesurer et exprimer l’impact social de ses actions. Pauline Henri, consultante Kimso, nous explique la démarche.
Quel a été l’objectif de la mission menée auprès du Rocher ?
Il s’agissait pour nous de travailler sur la « théorie du changement » c’est-à-dire une synthèse structurée évoquant les besoins auxquels Le Rocher apporte une réponse, les modalités de cette réponse et la nature des effets visés pour ses principales parties prenantes. Nous avons pour cela rencontré les équipes lors d’un séminaire de formation, mais aussi passé du temps sur deux antennes de l’association, à Bondy et aux Mureaux.
Qu’est-ce qui vous est apparu comme une spécificité de l’action du Rocher ?
Les équipes créent avec les habitants du quartier une relation particulière, unique, pour différentes raisons : tous les membres du Rocher font le choix d’habiter dans les quartiers où ils mettent en place leurs actions. Cette présence 24h/24 et cette proximité sont un atout essentiel pour comprendre la réalité dans laquelle ils s’inscrivent et y répondre au mieux. Ils font preuve d’une large disponibilité, avec des actions désintéressées et gratuites, auxquelles les habitants des quartiers, loin d’être considérés comme des bénéficiaires, sont souvent associés. Enfin, ils n’hésitent pas à provoquer la rencontre, sans la forcer non plus, par des visites à domicile, les cafés ou animations de rue ou les tournées nocturnes des halls.
Qu’est-ce qui en résulte ?
On pourrait dire que le Rocher agit sur l’être et sur le faire. Sur l’être, car il fait évoluer le rapport de chaque habitant à soi-même, à sa propre famille, aux apprentissages, aux autres habitants du quartier, aux différences religieuses, aux règles, aux institutions de la République, etc. Mais aussi sur le faire, car par ses activités comme l’accompagnement à la scolarité, l’alphabétisation, l’insertion professionnelle des jeunes, le Rocher répond à des besoins concrets, en privilégiant toujours le “faire avec” ou le “faire faire”. Forts de tous ces constats, nous pouvons assurer que la présence du Rocher contribue à améliorer la vie dans les quartiers où il est implanté, en rendant possible des choses improbables.