En mission dans les quartiers sensibles.

Mission en cité : un engagement qui fait grandir

16 Juin

Mission en cité : un engagement qui fait grandir

Si les volontaires du Rocher apportent une aide concrète aux jeunes et aux familles des cités , ils reçoivent beaucoup, ils réfléchissent, se découvrent, touchent leurs limites, mûrissent et se projettent dans l’avenir différemment.

C’est la spécificité du Rocher : vivre avec. En s’engageant, on fait le choix de venir vivre dans la cité. Une « obligation » qui peut séduire autant qu’elle peut faire peur, mais qui, comme la vie de prière, se comprend mieux au fur et à mesure que l’année passe. Pour Maylis, « la force du Rocher réside vraiment dans notre présence en cité 24/24h. En vivant dans les tours, nous sommes en mesure de nous mettre, d’une certaine manière, à la place des habitants. C’est mon statut de voisine qui me permet d’avoir des échanges si profonds et intimes. Je ne suis pas qu’une étrangère mais je suis leur voisine, leur amie ; et même pour certains, une partie de leur famille. » Grâce à cette immersion, le Rocher peut se permettre des actions que d’autres acteurs de terrain délaissent, comme les tours de rue la nuit, pour aller à la rencontre des hommes en bas des tours, des dealers, de ceux qui traînent. Il s’agit de dépasser bien des peurs. Au Rocher, le dépassement de soi, c’est tous les jours !

Vivre avec, c’est aussi pleurer avec ceux qui pleurent, rire avec ceux qui rient. C’est vivre la compassion. C’est se laisser toucher par la misère de l’autre et lui dire qu’il n’est pas seul à la porter. C’est se laisser envahir par sa joie et la partager. Et puisque c’est en donnant que l’on reçoit, c’est aussi donner aux autres… l’occasion de donner ! La générosité des habitants qui parfois ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois est toujours une grande leçon de vie pour les volontaires. Alors qu’elle allait partir du Rocher pour se préparer à accueillir ses parents pour le week-end, Valentine raconte qu’elle voit Fatou débarquer au local. Elle l’accueille malgré son désir de partir rapidement et discute. Au cours de l’échange, elle raconte que ses parents arrivent et qu’elle n’a rien préparé. Et c’est ainsi que Fatou rentrera chez elle et préparera tout le dîner pour que Valentine puisse accueillir dignement sa famille !

La mission au Rocher est une école pour tous ces jeunes volontaires qui, demain, vont s’engager dans  leur vie d’adulte. Pour Luc, « le rythme soutenu est décapant. Avec tout ce que ça implique de difficultés, de face-à-face avec soi et ses faiblesses, mais aussi de redécouverte de ses talents et de décrassage contre toute paresse, orgueil ou égoïsme. A mesure que j’avance dans ma mission, j’en comprends mieux les enjeux, les défis ; j’en perçois mieux la richesse aussi. Je m’émerveille de la sagesse de Celui qui m’a conduit ici avec tant de douceur et de simplicité. Je me découvre plus résistant que je l’aurais pensé. » Pour Charlotte, cette année au Rocher lui permet aussi de mûrir son projet professionnel : « Après le Rocher, direction le master d’enseignement. Moi qui m’étais dit que je ne serais JAMAIS instit’… Mais que pouvais-je demander de mieux, dans la continuité de mon année au Rocher, que continuer à servir ce pays que j’aime au sein d’une école ?» Enfin, Bertille aussi met déjà des mots sur la profondeur de ce qu’elle découvre dans cette expérience en cité : « J’ai redécouvert le pourquoi des choses. En effet, durant toute la durée de mes études j’ai été formée à la technique… jusqu’à en oublier l’Homme que nous sommes appelés à aimer. C’est cela que je veux passer le restant de mes jours à faire. Alors, avis à tous ceux qui ont envie de « faire une pause » tout en se rendant utile : le Rocher recrute !

Aller à la barre d’outils