En mission dans les quartiers sensibles.

Camp montagne dans le Jura

Camp Jura Toussaint 2021

Aux Mureaux , les Grands Jeunes du Rocher,  jeunes de plus de 17 ans, sont partis en camp de 4 jours, dans le Jura en novembre dernier. Ce sont eux qui ont construit leur projet, élaboré sous la houlette de Léa Donini, chargée d’insertion à l’antenne du Rocher des Mureaux (78).

L’idée est qu’ils soient acteurs dans tout ce qu’ils vont vivre avec le Rocher. Cela passe par une construction d’un projet commun. Si on s’arrête au premier abord avec eux, ils te disent qu’ils ont juste envie de faire du quad, du ski… « Faire » des activités sans raison n’avait pas beaucoup de sens pour moi, ni pour le Rocher. Alors on est allé plus loin,” explique Léa. Ensemble ils ont construit le projet autour de deux axes : se dépasser via des activités sportives et rendre service. Avec l’idée de gravir une “montagne entière”. Pour cette première, le Jura fera l’affaire avec au programme : randonnées, service d’aide aux personnes et spéléologie.
L’objectif de ce camp était de grimper jusqu’au Reculet (1000 m de dénivelé positif) et descendre de nuit à la frontale. Nous avons eu la chance d’être hébergés dans la cure de Divonne-les-Bains.  En échange du prêt de ce lieu, le deal était d’inviter les prêtres à dîner et de rendre des services aux personnes du quartier.

Jour 1

A peine arrivés à Divonne, les jeunes engloutissent leur pique-nique avant de partir pour une après-midi de randonnée d’échauffement. L’objectif du jour : monter jusqu’au Turet (600m de dénivelé). Au bout de 2 kilomètres de montée, Léa et les jeunes réalisent que certains objectifs seront revus à la baisse. L’ascension est rude, certains sont sur le point d’abandonner plusieurs fois et pourtant… “Nous sommes tous arrivés au sommet. Nous avons été impressionnés par le mental des jeunes,” constate Léa. Le soir, tous cuisinent un plat typiques du Jura, une croziflette. Une fois prêt, l’accueil du plat fut sans appel : « C’est quoi ce plat qui sens les yep*? » (yep = pied en verlan)

Jour 2

Après un réveil matinal difficile, préparation du pique-nique et les grands jeunes vont rendre le premier service aux prêtres de la paroisse. Deux équipes sont faites : une équipe en charge de vider et d’aménager le mobilier d’une salle et une équipe cuisine pour faire des cookies en vue de la visite aux personnes âgées le lendemain. Gérer la cuisine reste pour eux comme une montagne à gravir. L’un d’eux apprend à cette occasion à casser des œufs…
Finalement, l’ascension du Reculet de jour et la descente à la frontale sont abandonnés. “L’idée est de les faire se dépasser, non de les dégouter. L’équilibre n’est pas simple à trouver. Nous décidons de faire l’ascension du Mont Rond de jour. C’est un défi à leur mesure,” exprimer Léa. Lors de la rando, les marcheurs surplombent une mer de nuage splendide, qui émerveille les garçons. Cela leur met du beaume au cœur et surtout aux jambes, pour aller jusqu’au bout.  Après l’effort, encore du sport : au retour à Divonne, une petite partie de basket sur un city et la journée se termine devant le film «Invictus.»

Jour 3

Jour de spéléologie. Rendez-vous de bon matin au fond du Jura, accompagnés d’un guide. Une fois équipés comme des “totally-spies” ils entrent dans les grottes. “Être dans l’effort avec les garçons, s’entraider et aller au-delà de des craintes et de ses limites tous ensemble ont fait de cette expérience un moment inoubliable.” De retour à Divonne-les-Bains, commencent les visites aux personnes âgées de la ville. Les jeunes et Léa ont les contacts et adresses des personnes isolées. “Ces rencontres furent très touchantes. La position d’écoute des jeunes est belle et nous sommes surpris de les voir marqués par ces moments indéits.” En rentrant de cet après-midi, tous sont fiers d’avoir rendu ce service et demandent même à le refaire une fois de retour aux Mureaux. Toujours dans cet élan de service, le soir, les jeunes cuisinent pour les prêtres de délicieux Tacos ! Pour faire oublier le flop de la croziflette.

Dernier jour

Difficile de motiver les garçons à se lever et faire le ménage avant de partir pour l’ultime randonnée : La Dôle.  En chemin, un troupeau de chamois passe à proximité du groupe, pour le plus grand bonheur des marcheurs. Durant cette dernière randonnée, la relation avec chacun d’eux se révèle. Léa se surprend même à échanger longuement avec eux sur ce qu’ils souhaitent faire, sur les bons et mauvais souvenirs de leur enfance, ou encore sur leur quotidien au quartier.
Ce camp d’exception s’est terminé par un délicieux déjeuner dans la famille de Léa qui les as accueillis à bras ouverts. La simplicité des échanges, mêlée à une certaine gêne des jeunes à être si bien reçus est touchante. Une grande paix en est ressortie.
Avant de partir, Léa leur demande ce qu’ils ont préféré et quelle serait la première chose qu’ils feraient en arrivant chez eux. La randonnée au-dessus de la mer de nuages (Mont Jura) est en tête des classements. H. aura le mot de la fin : « Moi quand je rentrerai, je prendrai ma mère dans mes bras parce que je me rends compte maintenant de tout ce qu’elle fait pour moi ! ».
Lorsqu’ils viennent au Rocher, les jeunes reparlent souvent du camp. Tous espèrent continuer dans cette lignée afin que chacun d’entre eux grandisse et se dépasse. D’ailleurs, un camp se prépare pour février… La suite des aventures est donc à venir !

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